Sur les traces de ceux qui nous ont précédés à Mouzillon
Période 1668-1701
Une connaissance partielle de Mouzillon à la fin du XVIIe siècle est accessible par les registres paroissiaux sur la période 1668-1701. Cette connaissance est conditionnée par la qualité des actes dont nous disposons.
Avant 1668, les Archives Départementales de Loire-Atlantique ne présentent pas de registres de la Paroisse de Mouzillon et sur la période des douze années postérieures à 1701, aucun document n’est disponible. Malgré quelques lacunes, cette période de 33 ans représente l’évolution de la population sur la durée d’une génération.
Ont été identifiés
1585 naissances soit une moyenne de plus de 48 naissances par an,
1241 décès soit une moyenne de plus de 38 morts par an,
381 mariages, soit une moyenne de plus de 12 mariages par an.
Derrières ces moyennes, se cachent de grandes variations dues pour une part aux registres défectueux (années 1668, 1670, 1671, 1672, 1674 et 1678) et pour une autre part à la fragilité de la vie humaine dans cet environnement.
Reste un solde naturel positif : 1585 – 1241 = +344.
En comparaison, il ne nous est pas possible de trouver le solde migratoire (= entrants-sortants).
Les Baptêmes
Les baptêmes sont célébrés dans les heures, au plus dans les jours très proches qui suivent la naissances. Dans des cas où la famille craignait pour la vie du nouveau né l'enfant était baptisé par la sage-femme ou par un membre de la famille, mais une célébration avait toujours lieu dans l'église paroissiale.
L'acte paroissial précise la date; il cite toujours l'identité de l'enfant, l'identité du père, l'identité de la mère, l'identité du parrain et l’identité de la marraine. Il précise le nom et la fonction du célébrant qui signe. Ces données sont précieuses pour constituer la généalogie et percevoir le contexte.
Le prénom est presque toujours celui d'un parent ou celui du parrain ou de la marraine
Le domicile de baptisé est parfois indiqué. Cette précision nous donne une indication sur l'importance des sites d'habitations :
Période 1668 – 1701 Nombre de naissances
Le bourg de Mouzillon = 170
La Barillière + Haute Barillière = 104
la Grange = 58
La Rouaudière + Haute Rouaudière + Basse Rouaudière = 57
La Recivière + Haute Recivière + Basse Recivière = 56
L’Aiguillette = 51
La Morandière = 49
La Brangerie = 41
La Poulfrière + Hte Poulfrière + Basse Poulfrière = 37
Champoinet + Grand Champoinet + Petit Champoionet = 34
La Greuzardière = 29
Le Douaud = 24
L Augerie = 20
Le Plessix + Grand Plessix +Petit Plessix = 20
La Bottellerie = 19
Le Bois Rouaud = 19
Les Landes = 18
La Chausseterre = 18
La Barre = 15
La Gaillotière = 15
La Blandinairie = 14
la Martinière = 13
La Frechotière = 12
La Proutière = 12
Le Pin = 12
Boichaudeau + moulin de Boischaudeau = 11
La Gaudinière = 11
Le Pontreau = 11
Le Tertre = 10
Beaurepaire = 9
La Coudorrière = 8
Lozangère = 8
Bois Menard = 7
Chaintre = 7
Le Chardonnet = 7
La Bernerie = 7
La Haie-Pallet = 7
Beauregard = 5
Le Brossay – Brosse = 5
La Robinière = 4
Le Bois Pallet = 4
La Levrauderie = 3
La Motte + moulin de la Motte = 2
Maison de la Barillière = 2
Malinger = 2
Le Rocher = 1
Maison de la Morandière = 1
Les professions des pères sur les 10 ans qui vont de 1668 à 1677
professions des pères sont indiquées pour 130 baptèmes
Charpentier 3
Cordonnier 1
laboureur laboureur à bœufs laboureur à bras 116
marchand 1
menuisier 1
meunier 3
Sabotier 2
Tisserand / Tissier 3
La profession des parrains est exprimée 51 fois pendant ces dix ans
Charpentier 1
domestique 2
laboureur laboureur à bœufs laboureur à bras 40
maréchal 2
notaire 1
Tailleurs d’habits 2
Tisserand / Tissier 3
Les professions des pères et les professions des parrains confirment le caractère agricole de cette population qui vit surtout du travail de la terre et des récoltes qu'ils produisent.
Quant aux professions des mères et aux professions des marraines, aucune explicitation n'est donnée.
Période 1668 – 1701 les signataires des actes de baptême
Les mariages
Le nombre de mariages, supérieur à 12 en moyenne, chaque année, ne doit pas nous faire illusion. De nombreux mariages engagent des hommes et des femmes qui sont déjà veufs ou veuves, dans ce contexte où l'espérance de vie est d'une trentaine d'années.
Les familles recomposées étaient nombreuses.
La rédaction des actes de mariage met en évidence un contrôle et une dimension religieuse
Le contrôle des mariages
Avant le mariage, le temps de fiançailles donnait le temps de se préparer: le projet de mariage était publié trois fois au cours de la messe du dimanche dans la paroisse ou résidait chaque fiancé. Ainsi, chaque membre de la communauté chrétienne pouvait indiquer au curé de la paroisse s'il avait connaissance d'objection à ce projet de mariage. Après la révolution française, les services d'état civil vont conserver des aspect de cette publication.
Le contrôle s'effectuait aussi sur les liens de parenté entre les fiancés. Dans ce contexte rural, les relations familiales étaient développées, aussi l'église catholique limitait-elle les mariages entre cousins issus de germains dans le but d'éviter des handicaps liés à l'hérédité. Le curé de la paroisse demandait parfois une dispense à l'évêché de Nantes. Cette dispense était souvent accordée. A Mouzillon, une dispense fut même sollicitée à Rome pour un mariage en 1745. Le Pape Benoit XIV donna son accord.
Ces contrôles antérieurs au mariage ont été renforcés. A partir de 1698, le diocèse de Nantes a mis en place un service dans le doyenné de Clisson. Le rédacteur de l'acte de mariage mentionne l'accord de ce service de contrôle, sans toutefois préciser les critères de ces vérifications.
Dans le même temps, se met en place un service de contrôle civil. Ce contrôle civil est sollicité lorsque l'un ou les deux conjoints sont mineurs. Ainsi est-il précisé qu'un décret de la juridiction compétente a accepté le mariage. Les juridictions compétentes son liées au domicile de l'homme ou de la femme :
juridiction de la Gallissonnière (Le Pallet)
juridiction de Fromenteau (Vallet)
juridiction du Pin Sauvage (Clisson)
juridiction de la Bretesche ...
La carte représentant l'espace géographique des compétences de chacune de ces juridiction fait défaut.
Ces derniers contrôle avaient clairement pour but d'éviter des mariages dont les conjoints étaient trop jeunes. Ils s'ajoutaient à l'accord des parents pour les mineurs, peut-être même s'opposaient-il parfois à l'accord des parents. En effet les registres font découvrir que la femme n'avait parfois que 16 ans, et même que 14 ans !
l'accentuation religieuse
Le curé Bertrand DUBOIS de La FERRONNIERE a porté une attention particulière à la dimension religieuse des célébrations de mariage :
la célébration se déroule dans l'église paroissiale
Saint Martin est le saint patron de la paroisse
le célébrant a donné sa bénédiction aux époux après l'échange des consentements
il a célébré le saint sacrifice de la messe,
suivant la coutume de notre Sainte Mère l’Église Catholique, Apostolique et Romaine
Nous avons là, des expressions typiques d'un clergé catholique, postérieures à la Réforme protestante, au Concile de Trente et à la Révocation de l’Édit de Nantes.
Les sépultures
Inhumés dans l’église au cours de la période 1668-1701
Ordinairement, les corps sont enterrés dans le petit cimetière qui jouxte l’église. Parfois, le corps est enterrés dans l’église.
Nous avons perdu un part des critères qui déterminent qui doit être enterré dans l’église :
Des critères sont religieux,
Les prêtres ayant exercé leur ministère dans la paroisse et leur famille
Gabriel VINET, prêtre, 55 ans, le 05/01/1695
Jacques VINET, laboureur à la Poulfrière, le 30/10/1669
Nicolas DUGAST,prêtre, le 21/08/1701
Catherine DUGAST, de la Barre, le 26/12/1682
Renée DUGAST, 56 ans, du bourg, le 01/02/1695
Des critères sont familiaux
Des membres de la famille LUNEAU de la recivière
Jeanne DUGAST, femme de Jean LUNEAU, 60 ans, le 19/06/1680
Mathurine LUNEAU, femme de Hervé GIRAUD, du bourg, le 24/04/1683
Louis LUNEAU, 40 ans, le 14/12/1695
Pierre LUNEAU, de Beaurepaire, le 03/07/1696
Des personnes de la famille DEFONTAINE-MOREAU du Grand-Plessix
Nicolas DEFONTAINE, laboureur, fils de Jeanne MOREAU, le 28/02/1669
Jeanne MOREAU, femme de François DEFONTAINE, 70 ans, le 28/11/1684
Des personnes de la famille LEVESQUE
Renée LEVESQUE, le 20/11/1669
Jeanne NOUET, femme de François LEVESQUE, du bourg, le 11/01/1680
Jacquette LEVESQUE, femme de Julien LUSSAUD, de la Frechotière, le 01/10/1680
Des personnes de la famille DENIS du bourg
Perrine DENIS, femme de Pierre GOILOT, du bourg, le 15/06/1679
Mathieu DENIS, taillandier, 58 ans, du bourg, le 07/12/1688
Louise BOURI, veuve de Mathieu DENIS, du bourg, le 18/01/1690
Pierre GOILOT, Marechal, époux de Catherine DENIS, 48 ans, le 16/08/1692
Pierre DENIS, 20 ans, du bourg, le 24/09/1692
Des personnes de la famille SAUVION
Nicolas SAUVION, veuf, de Beauregard, le 05/04/1682
Jean SAUVION, de Beauregard, 60 ans, le 15/04/1683
Perrine RAFEGEAU, Veuve SAUVION, 84 ans, le 19/02/1701
Des personnes de la famille FORGET
Henri FORGET, 28 ans, du bourg, le 24/11/1679
Anne FORGET ; de la Chausseterre, le 19/05/1693
Marie FORGET, de 3 mois, le 11/07/1701
Des critères liées à des fonctions
--> à la maison noble de la Morandière, dans la Chapelle dite de La Morandière
Michel GRELIER, le 13/12/1668
René FEVRIER, 33 ans, de la Morandière, le 06/03/1688
Joseph Anthoine de BRUC, le 22 juin 1721
Marie Michelle de BRUC le 14 février 1727
enfant de BRUC, 27 juillet 1728
Antoine François de BRUC, le 12 août 1730
Anne Marie Michelle OLIVIER, femme de BRUC, le 05 février 1731
Françoise de BRUC, le 27 mars 1731
René LACROIX, attaché de M. de BRUC, le 09 février 1769
--> à la maison noble de la Barillière :
Toussaint MENEU, Greffier du Pin Sauvage et de la Seigneurie de la Barillière, le 09/01/1669
Des personnes dont nous avons perdu le motif de ce lieu ce sépulture
Françoise ANGEVIN, épouse de François MARTIN, Basse Recivière, le 26/04/1683
Marie AUBIN, le 05/04/1675
Renée BABONNEAU, épouse de Julien BARON, de La Grange, le 17/02/1683
Renée BARRE, Veuve de René DROUET, du Pin, le 06/01/1670
Anne BENOIST, morte à 15 ans, le 07/06/1668
Jean BOUYER, Beauregard, 28 ans, la 20/02/1681
François DESNOS GIRAUD, du bourg, le 30/09/1690
Jean ESSEAU, de l’Aiguillette, le 21/09/1692
François GIRAUD, le 17/01/1682
Catherine CAILLER, épouse de François GIRAUD, 72 ans, du bourg, le 24/12/1694
Julien GREGOIRE, 75 ans, de la Morandière, le 23/05/1688,
Marguerite LEFORT, épouse de François PICHON, de Lozangère, le 12/03/1690
François MARTIN, le 09/01/1680
Perrine MARTIN, épouse de René BRILLOUET, 60 ans, de Champoinet, le 24/02/1680
Jacques MENAGER, époux de Françoise LEROY, 47 ans, du bourg, le 28/07/1701
Angélique VIAU, veuve de Pierre ARNOLLET, le 27/06/1698